Au delà des concerts de métal que je commence à idolâtrer maintenant que je peux m'y rendre librement, ce que j'aime dans ce genre d'évènements, c'est la solidarité entre metalheads. Prenons un exemple concret. Le réseau de la STIB. Ou non, soyons plus précis, un tram de la STIB. Dans la motrice qui doit m'emmener à Forêt National, je remarque tout de suite les personnes qui se rendent au même endroit que moi : dénotant face à l'abondance de trainings/casquettes, quelques T-shirts noirs flanqués de grandes lettres rouges (Slayer) ou d'artwork d'albums (Megadeth) : une chose est sûre, il y aura du monde ce soir.
Et lorsque ledit tram tombe en rade en nous lâchant deux arrêts avant celui de la salle, la solidarité de cette étrange communauté se met en marche (c'est le cas de le dire), l'un se dirige instinctivement vers la salle et les autres le suivent dans une longue procession.
Jusqu'à la salle de concert. Le concert d'ailleurs parlons-en.
À l'affiche se trouvent deux monuments du Trash Metal américain, deux membres du fameux Big Four qui fit des ravages milieu des années 80 (jusqu'à nos jours!). À ma droite, Megadeth fondé par l'ex-guitariste solo de Metallica, Dave Mustaine , 11 albums au compteur, autant de changements de line-up mais toujours une pêche démoniaque alors que la plupart de ses membres approchent les 50 ans. Même constat à ma gauche pour Slayer, venu défendre son World Painted Blood et délivrer son métal malsain et explosif à un public conquis. Au vu de ce programme, cela promettait et ... je n'ai été déçu!
Bien placé dans la salle, mes oreilles (bouchonnées il va sans dire) reçoivent en premier lieu la musique du groupe d'ouverture Drums Are for Parades, originaire de Gand et dont les mélodies pêchues arrivent à chauffer une assistance qui se remplit au fur et à mesure. Très bonne musique pour ma part, il faudra que je m'y penche à l'occasion. Seul bémol : le sous-mixage de la voix au profit des instruments. Pas grave en soi, mais c'est toujours un peu frustrant d'à peine percevoir ce qu'un chanteur dit (heu ... hurle pardon) dans son micro.
Après une interruption de vingt minutes, le temps pour DAP de quitter la scène et Megadeth de mettre en place sa logistique, l'intro de Trust résonne dans l'auditoire. Je n'aime pas trop cette chanson mais il faut bien reconnaître qu'elle est très efficace en introduction, puisque sa progression est structurée de telle manière à ce que chacun des musiciens arrive un par un (le dernier étant évidemment Mustaine dont l'apparition déclenche l'hystérie). La suite n'est que du pur bonheur (le son étant à ce moment bien balancé!) la setlist alternant les moments speed (Hangar 18, Head Crusher, Poison was the Cure ... ) et les plus calmes ( A tout le monde), en passant par quelques touches de mid-tempo (Sweating Bullets). Le tout se termine sur un rappel monstrueux qui inclut le jouissif Peace Sells (fondu avec The Mechanix) et l'incroyable Holy Wars (depuis le temps que je rêvais de la voir en live celle-là!).
Les dernières notes s'estompent à peine que le groupe salue la foule et fait quelques lancers de médiators avant de quitter la scène sur une prestation géniale quoique carrée, il faut bien l'avouer. Mes seuls regrets iront au manque de communication du groupe (peut-être dû au format de la tournée) ainsi que de l'absence de la chanson Tornado Of Souls dont j'espérais pouvoir goûter au cultissime solo.
Nouvelle demi-heure d'attente durant laquelle Slayer place son décor (deux aigles suspendus)... Puis roulements de caisse clair et l'intro de World Painted Blood résonne, deux trois vivas plus tard, un véritable raz-de-marée sonore envahit Foret National. Cela va fort, très fort. Trop fort pour moi qui doit sortir à deux reprises pour calmer mes maux d'oreilles (NB : penser à se procurer des bouchons plus puissants la prochaine fois). Ces soucis auditifs mis à part, j'assiste à un très bon concert et prend conscience que tous les superlatifs lus ça et là à propos des prestations du groupe ne sont pas usurpés. Gary Holt, guitariste d'Exodus, est très bien intégré au groupe et constitue une solution intelligente face à la défection de Jeff Hannemann pour morsure d'araignée. Kerry King fait du Kerry : bourrin mais efficace. Lombardo est encore une fois ahurissant de maîtrise à la double pédale tandis que Tom Araya semble remis de ses récents ennuis de santé (il se remet d'ailleurs à crier sur Angel of Death)
Au final donc , une soirée mémorable qui démontre une fois de plus que les vieux groupes de musique, loin de tomber en décrépitude, se bonifient avec l'âge. C'est d'autant plus vrai pour ces deux mastodontes qui accumulent chacun trente ans d'expérience et qui continuent, malgré l'évolution du leur public, à nous distiller leurs riffs rageurs comme autant de bonnes paroles que nous continuons de boire avec délectation.
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