Volutes de fumée qui s'enfuient vaille que vaille
Un plateau troué par une terreur sans nom
Des corps projetés dans des ballots de paille
De terribles cauchemars qui en disent long
Mon corps meurtri a reçu une salve de balles
Mon âme a fui à cause d'un bout de métal
Je me sens léviter vers de nouvelles ouvertures
Et dans la tente, on fait compter les blessures
Dans ce paradis de grosse toile grossière
Les anges sont vêtus de blanc et infirmières
N'attendez d'elles aucun verset de réconfort
« Oui , t'es pas mort et il te faudra vivre encor'! »
Lorsque j'étais tout petit, j'adorais la guerre
Et naguère je créais une mythique confrontation
Un lion ceinturé à la langue bien haineuse
Contre un coq vermeil éternellement paresseux
Et un iris jaune voulant garder l'étable entière
En l'absence des trois Rois Mages qui tournent en rond
La neige tombe et il gèle à pierre fendre
Mes pas tuent l'herbe tendre de Novembre
Le vent menant les cendres amies méprise mon existence
Mes frères! Peut-être, je ne connais pas ma chance!
Mais chaque soir,mes larmes diluviennes descendent
Pour laver vos visages de la poussière d'oubli
Et vous bercer tranquillement dans vos lits polis
Que je déteste nos pourceaux de supérieurs
Qui égrènent en se marrant le nom des assassinés
Et plus qu'ils élèvent pour bravoure et honneur
Mon égo et celui de mes comparses enterrés
Ils ont lancé des bouquets de fleurs à l'Histoire
Et se sont justifiés sur le bas-côté.
Nous avons balancé des grenades à l'Histoire
Et nous n'aurons jamais fini de le payer!
Une corde pour vous rejoindre là, tout au bout
Un peu raide mais arrimée à mon cou
Laissons le temps s'écouler d'once en once
Il apportera peut-être des questions à nos réponses!
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