N'est pas Baudelaire qui veut
D'ailleurs pourquoi imiter,comparer?
Nos deux vies sont fort dissemblables
Mais notre bagoût est cruel et affable.
.
Aujourd’hui, sous la protection de mon soir
J’ai astreint ma mémoire et broyé mon plus beau noir
Pour forger l’architecture de mon histoire
La pétrir avec le mortier du désespoir
Je veux raconter un récit complet de mer
La destinée d’un bateau ballotté sur l’eau
Les déboires d’un marin qu’une vie amère
A rendu aussi tranchant et mortel qu’une faux.
Les flots écumaient, mousseux comme la cervoise
Dans laquelle il quémandait vainement l’oubli
L’alcool le rongeait comme une forêt qu’on déboise
Sa raison sombrait dans les tréfonds de son lit.
Pourtant tout avait tellement bien débuté
Car il remontait des abysses marginales
Pour entrer de plain pied au sein de l’amitié
Et pouvoir revêtir son costume si spécial
Trop sans doute pour qu’on lui accordât félicité
Il s’y sentit à l’étroit, un peu étranger
Paniqué peut-être par l’ivresse donnée
Par cette voie, pourtant de bonheur et la volonté
De la parcourir encore, encore, sans peur.
Et il rougissait de ce cadeau octroyé
Qu’on considérait pourtant contraire à ses mœurs.
Mais sa nature première reprit le dessus
Une rupture et querelle plus tard
Il partit s’exiler, terriblement déçu
De ses instincts, sur une barque, vers un phare
Il se sentait protégé dans sa solitude
Mais combattre par les mots, non par les poings
Et supprimer les maux en y mettant des points
L’avait bien conduit sous de sombres latitudes
Puis hautain, il ne prit point garde au temps changeant
Aux bourrasques de vent et aux vagues montantes
Sa coque se borna à heurter un écueil
En écopant les eaux, il ouvrit enfin l’œil
Sur son comportement plus que désobligeant
Mais il ne regrettait pas sa prise de position
Sur ses critiques injustes et infondées
Mais pour ces dernières, il avait eu pardon
Il se voyait assisté dans sa solitude
Mais combattre par les mots, non par les poings
Et supprimer les maux en y mettant des points
Lui prouva qu’il était seul, dans la chute.
Et un jour, entouré d’une aura éthylique,
Monta sur le pont, la tête criblée de piques
Et il fut englouti par des volutes de lumière
C’est le lieu qui attendait son destinataire
Or, par un prodige ô combien surprenant
Ce n’est pas un rayon qui l’aveuglait pourtant
Mais la clarté de deux foyers distants
Venant de deux phares identiques et distincts
Tous deux brillaient avec une grande force
Pour attirer le marin sous les palmiers bruns
Leurs plages de nacre fin, l’ombre des écorces
Ils voulaient calciner l’autre, y mettre fin
Afin d’attirer l’hôte en leurs inconnues
Qu’il prenne pour lui la bâtisse de longue-vue
Et chacun flamboyait ses meilleurs avantages
On lui mirait sans cesse, au dos des nuages
Des promesses de centaines de jours de fête
Le serment d’une belle et parfaite retraite
Cependant, un coup de tête sur le bastintage.
Lui montra non pas un duel mais un seul phare
Plus de dilemme ; l’alcool étant celui par
Lequel a pu exister et tromper le mirage.
On chanta beaucoup les armes et peu ce héros
Mais combattre par les mots, non pas par les poings
Et supprimer les maux en y mettant des points
Le faisait accoster puis sortir des eaux
Ses yeux perçurent un épais brouillard tel que tous
Les couteaux du monde n’auraient pu le percer
Et sur les montagnes de l’île, un rendez-vous
Un sinueux chemin éclairé, sa destinée
Au cours de son ascension, il crut discerner
Des gens parler, courir, jouer, rire, s’aimer
Mais leur indifférence, le diaphane des corps
Le faisait penser à des spectres, à la Mort.
Malgré les halètements, les souffrances endurées
Il atteignit finalement ce beau phare doré
Et il s’y installa, et il y surveilla
La mer et tout ce qu’il y avait en bas.
Enormément de gens se demandent parfois
Ce que peut faire un pauvre marin dans un phare
Hé bien, une multitude choses, crois-moi
Comme distiller sa vie en violentes histoires.
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Aujourd’hui, sous la protection de mon soir
J’ai astreint ma mémoire et broyé mon plus beau noir
Pour forger l’architecture de mon histoire
La pétrir avec le mortier du désespoir
Je veux raconter un récit complet de mer
La destinée d’un bateau ballotté sur l’eau
Les déboires d’un marin qu’une vie amère
A rendu aussi tranchant et mortel qu’une faux.
Les flots écumaient, mousseux comme la cervoise
Dans laquelle il quémandait vainement l’oubli
L’alcool le rongeait comme une forêt qu’on déboise
Sa raison sombrait dans les tréfonds de son lit.
Pourtant tout avait tellement bien débuté
Car il remontait des abysses marginales
Pour entrer de plain pied au sein de l’amitié
Et pouvoir revêtir son costume si spécial
Trop sans doute pour qu’on lui accordât félicité
Il s’y sentit à l’étroit, un peu étranger
Paniqué peut-être par l’ivresse donnée
Par cette voie, pourtant de bonheur et la volonté
De la parcourir encore, encore, sans peur.
Et il rougissait de ce cadeau octroyé
Qu’on considérait pourtant contraire à ses mœurs.
Mais sa nature première reprit le dessus
Une rupture et querelle plus tard
Il partit s’exiler, terriblement déçu
De ses instincts, sur une barque, vers un phare
Il se sentait protégé dans sa solitude
Mais combattre par les mots, non par les poings
Et supprimer les maux en y mettant des points
L’avait bien conduit sous de sombres latitudes
Puis hautain, il ne prit point garde au temps changeant
Aux bourrasques de vent et aux vagues montantes
Sa coque se borna à heurter un écueil
En écopant les eaux, il ouvrit enfin l’œil
Sur son comportement plus que désobligeant
Mais il ne regrettait pas sa prise de position
Sur ses critiques injustes et infondées
Mais pour ces dernières, il avait eu pardon
Il se voyait assisté dans sa solitude
Mais combattre par les mots, non par les poings
Et supprimer les maux en y mettant des points
Lui prouva qu’il était seul, dans la chute.
Et un jour, entouré d’une aura éthylique,
Monta sur le pont, la tête criblée de piques
Et il fut englouti par des volutes de lumière
C’est le lieu qui attendait son destinataire
Or, par un prodige ô combien surprenant
Ce n’est pas un rayon qui l’aveuglait pourtant
Mais la clarté de deux foyers distants
Venant de deux phares identiques et distincts
Tous deux brillaient avec une grande force
Pour attirer le marin sous les palmiers bruns
Leurs plages de nacre fin, l’ombre des écorces
Ils voulaient calciner l’autre, y mettre fin
Afin d’attirer l’hôte en leurs inconnues
Qu’il prenne pour lui la bâtisse de longue-vue
Et chacun flamboyait ses meilleurs avantages
On lui mirait sans cesse, au dos des nuages
Des promesses de centaines de jours de fête
Le serment d’une belle et parfaite retraite
Cependant, un coup de tête sur le bastintage.
Lui montra non pas un duel mais un seul phare
Plus de dilemme ; l’alcool étant celui par
Lequel a pu exister et tromper le mirage.
On chanta beaucoup les armes et peu ce héros
Mais combattre par les mots, non pas par les poings
Et supprimer les maux en y mettant des points
Le faisait accoster puis sortir des eaux
Ses yeux perçurent un épais brouillard tel que tous
Les couteaux du monde n’auraient pu le percer
Et sur les montagnes de l’île, un rendez-vous
Un sinueux chemin éclairé, sa destinée
Au cours de son ascension, il crut discerner
Des gens parler, courir, jouer, rire, s’aimer
Mais leur indifférence, le diaphane des corps
Le faisait penser à des spectres, à la Mort.
Malgré les halètements, les souffrances endurées
Il atteignit finalement ce beau phare doré
Et il s’y installa, et il y surveilla
La mer et tout ce qu’il y avait en bas.
Enormément de gens se demandent parfois
Ce que peut faire un pauvre marin dans un phare
Hé bien, une multitude choses, crois-moi
Comme distiller sa vie en violentes histoires.
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