Iron Man 3

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Avouons-le sans vergogne : il n’est pas nécessaire d’appartenir au sexe féminin pour devenir un fan absolu de Robert Downey Jr. Le charisme, le sens de la répartie et le flegme sont en effet des qualités universelles qui séduisent depuis la nuit des temps. Et force est de constater que si cet acteur possède tous ces atouts, il se paie même le luxe de les maitriser à la perfection.

Car si la série Iron Man a connu le succès qu’on lui connait à l’heure actuelle, ce n’est certainement pas à cause de Gwyneth Paltrow (bon, allez, si un peu), Jon Favreau, ou encore Don Cheadle. Non pas que ces derniers soient mauvais, que du contraire mais leurs performances respectives sont totalement éclipsées par l’homme à l’armure de fer. En même temps, comment pourraient-ils rivaliser face à un milliardaire narcissique capable, enveloppé de son cocon d’acier, de parcourir la terre entière et d’éliminer tout ce qui bouge à la seule force de son électro-aimant ?

C’est à cette disparité que s’est attaqué le réalisateur Shane Black, en posant comme ligne directrice de ce troisième volet des aventures de Tony Stark la question suivante :qui, du génie de ce dernier ou de la couverture cybernétique, apporte la valeur ajoutée au protagoniste principal ?

La réponse à cette dichotomie est donnée tout au long des deux heures de film où l’on voit d’abord la confiance aveugle du héros en sa machine bouleversée par la force de frappe du Mandarin, un terroriste désireux de donner une leçon à la suprématie américaine mondiale. Ayant perdu corps et biens dans la destruction de son domicile,Stark finit par s’écraser dans une bourgade rustique : son armure ayant été détruite, le génial inventeur va alors, sous l’égide d’un attachant petit garçon, devoir remettre en question l’arrogance qui le caractérisait et opérer un retour aux sources. L’enjeu est de taille : sa promise est aux griffes du frustré qui aimerait en faire une humaine évoluée… Pour peu qu’elle supporte cette mutation

Cette quête initiatique se situant à cheval entre un incipit et une fin rembourrés d’action et d’effets spéciaux très spectaculaires (on n’échappe pas aux lois du genre, même superbement mises en scène) constitue le point fort du film : l’humilité affichée par Tony Stark redonne un nouveau souffle au personnage, après que la surenchère de l’opus précédent l’ait plongé dans la caricature. Son modus operandi tout en finesse, qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain James Bond, tranche également avec le gigantisme des moyens qui lui sont ordinairement alloués et offre par ce biais à la franchise un rafraîchissement salvateur.

Ce côté humain se traduit également par la place plus importante donnée aux personnages secondaires à l’écran : devant la perte des superlatifs techniques de Downey Jr, ils ont désormais droit à leurs moments de bravoure personnels. Ils gagnent par conséquent davantage d’épaisseur et participent ainsi au renouvellement de la franchise puisqu’ils n’apparaissent plus comme de simple faire-valoirs de l’Iron man. Même les méchants sont davantage crédibles, avec une mention spéciale pour Ben Kingsley, mélangeant terreur et ridicule dans son rôle de pourfendeur des USA.

Bien sûr, contrairement à ce que nous laissons percevoir entre ces lignes, ce film est loin de toucher la perfection absolue : on pointera les inévitables baisses de régime et autres longueurs, maux inhérents aux scénarios d’action modernes, les petitesincohérences ci et là ainsi que la fin en happy end (parce que voir le héros et ses proches sortir comme une fleur des pires dangers contraste un peu avec la logique d’humanité précédemment évoquée) Mais le pire de tout, c’est que la conclusion de ce troisième opus globalement excellent et efficace ne laisse présager aucune suite (ou alors fort différente). On n’imagine pas Marvel lâcher sa poule aux œufs d’or mais si cela était le cas, ce serait sans doute le plus difficile à avaler pour le groupie que nous sommes…

Deep Purple - Now What ?! (2013)

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Smoke on the water. Indéniablement, c’est l’intro caractéristique de cette chanson légendaire qui résonne aux oreilles de tout un chacun lorsqu’on évoque Deep Purple. Une filiation qui ferait presque oublier que le groupe anglais a avant tout forgé sa réputation sur ses prestations scéniques et ses audaces musicales, avec un catalogue de titres mémorables aussi nombreux que les années d’activité qu’il affiche au compteur. Et si ces derniers temps, l’actualité du Pourpre Profond se résumait à un enchainement sans fin de tournées aux quatre coins du globe et à la sortie de quelques lives, le voilà qui revient aujourd’hui avec du nouveau matériel sonore, réuni sur un CD sobrement intitulé What Now !?

Derrière ce titre polysémique se cachent onze titres (plus un bonus) qui se caractérisent avant tout par leur hétérogénéité. Chaque plage dispose en effet d’une ambiance qui lui est propre : résolument rock (Hell To Pay), jazzy (Body Line), éthérée (All the time in the World) ou encore complètement déjantée avec Vincent Prince, chanson écrite en hommage à un acteur de film d’horreur et dont les sonorités hantées apportent un supplément d’âme à la thématique véhiculée par la mélodie.

Une autre particularité de cette galette est la longueur de son contenu : voulant rompre avec la structure classique du couplet/refrain, Deep Purple s’est attelé à écrire sa musique comme il le faisait jadis, c’est-à-dire à partir de jams improvisées entre ses différents membres. Cette démarche explique pourquoi de nombreux passages instrumentaux viennent émailler l’ensemble de la musique offerte, la plupart s’intégrant parfaitement au sein de leurs titres respectifs, même lorsqu’ils s’accompagnent d’un changement de rythme ou d’atmosphère. Malgré leur adéquation, on regrettera toutefoisqu’ils se résument bien souvent à un duel ou une harmonie entre la guitare et les synthétiseurs, au détriment des autres instruments qui auraient eux aussi eu légitimement droit à leur instant de bravoure. 

Mais le point fort de ce What Now !? est sans conteste le travail titanesque effectué au niveau du son par le producteur Bob Ezrin (à qui on doit notamment le fameux The Wallde Pink Floyd) : loin des productions lisses et uniformes qui sont devenues la norme de nos jours, l’auditeur est confronté à un rendu cristallin où chaque instrument est parfaitement perceptible et peut ainsi s’exprimer sans risquer d’empiéter sur un autre ou de générer une sensation de cacophonie : le titre The Uncommon Man illustre à merveille cet environnement aérien où les accords violonisants de Steve Morse sont rejoints progressivement par les nappes de clavier de Don Airey, la basse de Roger Glover, la frappe lourde d’Ian Paice et puis enfin la voix d’Ian Gillan, le tout dans une montée progressive dont les accents épiques démontrent à eux seuls que le temps qui passe ne signifie pas forcément que la source de la créativité se tarit.

Parfois considérés comme des « papys du rock » ou des « dinosaures », les musiciens de Deep Purple prouvent au monde entier qu’ils ont retrouvé une deuxième jeunesse en lui offrant un disque qui, bien loin de sentir le réchauffé, se révèle être une bouffée d’oxygène, en grande partie grâce à des mélodies diversifiées et une production absolument parfaite où les compositions peuvent exprimer pleinement leur potentiel.

And what now ? serions-nous tenté de demander pour l’avenir proche: la défense de l’album au Lokerse Feesten le 6 août et puis, après une flopée de concerts, pourquoi pas … un nouvel enregistrement ?

Perfect Mothers

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Perfect Mothers, indépendamment de son sujet « sulfureux » (les guillemets sont ici de rigueur tant la sensibilité personnelle de chaque auditeur sera seule juge du côté dérangeant du long-métrage), n’est rien de plus qu’une tranche de vie.

L’histoire se déroule en Australie, quelque part loin de Sydney, dans un décorparadisiaque : plage blanche, mer bleue turquoise à perte de vue, nature luxuriante, le tout nimbé de cette aura chaleureuse qui rend si particuliers les jours et les nuits d’été. C’est dans ce cadre idyllique que Lil (Naomi Watts) et Roz (Robin Wright) se sont rencontrées et que leur amitié s’est développée jusqu’à devenir indispensable : un couple inséparable en somme, comme Ian (Xavier Samuel) & Tom (James Frecheville), leurs fils respectifs qui ont également noué une camaraderie très forte par le biais de leur passion commune : le surf. Ce petit monde forme un quatuor se fréquentant continuellement, à tel point qu’il se forge un univers exclusif, où personne n’a droit de cité.

Le temps passe et l’innocence enfantine des deux jeunes garçons s’estompe progressivement au profit de l’optimisme propre aux éphèbes insouciants qu’ils sont devenus. Leur pouvoir de séduction naissant n’a cependant d’égal que la beauté à peine altérée de leurs génitrices qui fait encore tourner bien des têtes. La proximité constante entre ces deux puissants stimulants amoureux ne pouvait qu’aboutir qu’à cette seule conclusion : Tom devient l’amant de Lil et Ian celui de Roz. Un évènement qui, contrairement à ce que pensent les deux adultes, donnent le coup d'envoi de deux relations solides. Néanmoins, cette situation ne choque pas : elle parait presque normale.

Ressentir une telle impression met bien en exergue l’immense et excellent travailaccompli par Anne Fontaine dans son film : loin de condamner une tribulation qui pourrait pourtant heurter car flirtant dangereusement avec l’inceste et le complexe d’Œdipe, elle présente cette dernière sous le prisme de la continuité logique voire de la banalité, la dépouillant par là de la connotation taboue qu’elle contient. Toute l’esthétique mise en place va dans ce sens puisque la dimension adultérine est absente (Lil a perdu son mari et Roz a quitté le sien en refusant de partir habiter à Sydney) et le contexte spécifique est peu mentionné dans la vie quotidienne, histoire d’empêcher une quelconque stigmatisation. Les scènes de sexe sont également réalisées dans le même esprit à savoir suffisamment explicites pour que le spectateur puisse ressentir la passion des différents protagonistes mais avec une certaine pudeur « artistique » qui permet de ne pas tomber dans le vulgaire.

Évidemment, la solidité de ce quadrilatère amoureux sera mise à l’épreuve lorsque les deux adolescents éprouveront l’envie d'aller voir voir si l’herbe de leur âge est plus verte, une tendance qui poussera Lil et Roz à remettre en cause leurs actes et à renoncer à leur éden pour célébrer les unions de leurs fils, qu’elles ne savent pas forcées par les circonstances, et ainsi endosser le rôle de (grands-mères) modèles.

Mais dans cette adaptation des Grands-Mères de Doris Lessing, le naturel ne peut être chassé sans revenir au galop et les couples initiaux de se reformer, au détriment de belles-filles qui repartent rageusement avec leurs progénitures, sans que cela offusque les jeunes maris, trop heureux de retrouver leur quiétude paradisiaque

Anne Fontaine signe là deux heures d’une trame, il faut concéder, très descriptive et éthérée, mais à laquelle la photographie sublime et le jeu convaincant des acteursdonne sens, en proposant une vision poétique mais juste d’un fait de société dont on ne sait décider s’il faut le cautionner ou non.

Fanny Lalande - Mad, Jo & Ciao

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Il existe des titres de romans qui intriguent. Des formules sur lesquelles votre œil se focalise directement, en ignorant délibérément tous les autres ouvrages présents sur l’étagère ou disposés sur la page web. Pourquoi un tel phénomène, alors que vous ne connaissez même pas la teneur et le contenu du texte qui a attiré votre attention ? Mystère. Mais c’est peut-être cette impulsion qui donne tout son sel à l’acte de découvrir un livre.


Ainsi, en choisissant spontanément Mad, Jo & Ciao, nous avons réappris à sélectionner de la littérature en toute indépendance. À nous lancer aveuglément sur l’autoroute de l’intrigue sans les garde-fous des médias ou les nids de poule que peuvent représenter les avis de l’entourage

Et justement, il est question dans ce roman de voies à haute vitesse, de bitume ainsi que d’explorer un univers bien à la fois bien particulier et extrêmement codifié : celui des transporteurs routiers. Un environnement qui nous sera révélé à travers les yeux d’un taulier de la profession, au caractère misanthrope mais à la fiabilité légendaire : Mad. Ce dernier serait donc prétexte à nous dresser un panorama complet du milieu, au gré du paysage défilant autour de sa cabine de bord et des CD qu’il fait jouer pour passer le temps

Sauf que Mad s’est battu hier : il a envoyé deux hommes au tapis pour sauver Jo, une prostituée exerçant dans une camionnette, ainsi qu’un vieux ayant voulu jouer les chevaliers blancs et désormais aux portes de la mort, Ciao. Entouré de ce petit monde et des moutons qu’il transportait, il a quitté son boulot et fonce désormais vers la Normandie afin d’exaucer l’ultime vœu du vieillard près de passer l’arme à gauche dans son camion : voir la mer.

L’intrigue prend alors des allures de road trip où les kilomètres s’accumulent autant que les informations qui nous sont données sur ce trio improbable : on découvre leur intimité, leur passé, leurs failles… Et de bornes en bornes, on finit imperceptiblement par s’attacher à eux, de même qu’à tout ce monde qu’ils rencontrent sur les aires de repos ou les stations-services : le pompiste-fermier, le camionneur roumain, l’ancien infirmier allemand… Autant de croisements brefs mais vitaux et qui nous rappellent que l’humanité a quelques belles facettes qu’il serait dommage d’occulter… De petites touches de félicité que Jo n’hésite pas d’ailleurs à rétribuer en nature, comme si elle voulait rendre à ces protagonistes un peu du bonheur qu’ils avaient réussi donner à nous, lecteur

C’est qu’un optimisme incorruptible baigne dans la cabine tout au long des trois journées de périple, un enthousiasme contagieux qui fait du bien dans un monde où on a tendance à mettre en exergue le négatif alors qu’il faut si peu de choses parfois pour se délecter de son contraire. Et même si la santé de Ciao se dégrade, même si Jo cache quelque chose, même si Mad est rattrapé par ses démons et une compagnie désireuse de se venger, la voix de celui-ci, ce patois routier dans lequel il nous raconte cette expérience, nous fait espérer que tous arrivent à bon port.

Utopie. Le vieil homme ne verra pas la mer. Jo deviendra folle et finira sa vie en traversant un pare-brise. Quant au narrateur, il tombera sous les balles des policiers alors qu’il souhaitait juste vérifier si ses moutons allaient bien. Le lecteur déchante. On déchante. Jamais le « dur retour à la réalité » n’aura autant eu de sens. Et c’est peut-être finalement cette gifle, ce basculement inattendu de multiples possibles à une simple mais terrible impossibilité qui a fait que ce roman a marqué nos esprits. À l’instar du style volontairement naïf et bourru de l’auteur qui donne corps à ce personnage haut en couleurs qu’est Mad. Ou comme cette idée bien exploitée d’intituler chaque chapitre d’après le nom d’une chanson résonnant dans l’habitacle du camion. Car loin d’être un gadget littéraire, ce procédé apporte réellement une dimension supplémentaire au texte, pour peu que l’on prenne la peine d’écouter les mélodies alors que les pages défilent.

Cette chronique est celle d’un explorateur qui a laissé les froids oripeaux de l’analyse pour laisser transparaitre son émotion. Et qui espère à travers celle-ci pouvoir donner un aperçu du bonheur que cette histoire simple et inattendue a su lui procurer.

Le Bar à Gilles

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Derrière cette dénomination faisant écho à son emplacement – le parvis de Saint-Gilles– se cache ni plus ni moins qu’un bar à vins ! La présence de ce type d’établissement peut surprendre dans notre plat Pays habituellement dévolu au sacro-saint houblon, d’autant plus que le concept a traditionnellement la réputation d’être un endroit d’initiés, à mille lieues de nos bonnes vieilles et populaires tavernes.

Pourtant, de prétention, il n’en est nullement question ici : le décor du bar à Gilles est à la fois classe et simple mais surtout entièrement dédié à l’univers vinicole, comme en témoignent les ballons disposés sur les tables ou l’imposante cave électrique dont l’existence ne pourra qu’attiser votre désir d’entendre le doux son du nectar de raisin emplir votre verre. Encore faut-il savoir quel cru déboucher ! 

C’est que le choix proposé est forcément très vaste : classés par origine, les vins blancs, rouges ou rosés se présentent aux yeux des consommateurs sous leur appellation d’origine et sont dégustables au verre ou à la bouteille. Si les connaisseurs apprécieront, les néophytes ou amateurs pourront se sentir perdus face à ces nombreuses possibilités. Heureusement, le personnel (dont le patron lui-même !), non content d’être aux petits soins avec ses clients (parfois même un peu trop diront certains), se révèle aussi très compétent en matière d’ œnologie et se fera un plaisir de vous proposer et de vous laisser goûter le vin le plus adéquat à vos exigences ou au repas que vous allez prendre

Car on dîne également au bar à Gilles ! Et si le menu n’est pas des plus vastes(après tout, ce n’est pas un restaurant stricto sensu !), le contenu est néanmoins suffisamment diversifié pour se laisser tenter : entre les tapas, viandes, poissons, salades et autres plateaux de fromage, l’endroit est suffisamment armé pour calmer les petites faims ainsi que les grands appétits. Pour notre part, nous conseillons leburger Jack O’Shea dont les oignons caramélisés, la cuisson à point ainsi que les pommes de terre frites nous ont fait fondre !

Au final, le bar à Gilles s’impose comme un bar à vins assumant parfaitement son rôle, sans pour autant négliger son aspect alimentaire. Doté de serveurs attentionnés et d’un emplacement très accessible, il constitue une alternative agréablepour qui désire boire un verre, prendre un apéritif ou simplement passer un moment convivial autour d’un bon plat, le tout pour un prix relativement modeste (aux alentours de20€ en moyenne pour un plat et un verre de vin). Pensez toutefois à réserver, le nombre de places étant assez limité

Plus d'infos sur le site du Bar à Gilles, situé au Parvis Saint Gilles 28 à 1060 Saint-Gilles.

Les Éditions Méhari

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Si l’acte d’écriture semble à la portée du plus grand nombre, en revanche, voir son texte publier peut parfois relever du parcours du combattant ou des illusions perdues : il y a beaucoup d’appelés pour peu d’élus. Cependant, si l’œuvre d’un auteur se voyait refusée ou perdue dans les méandres des nombreuses sollicitations adressées aux maisons d’édition, celui-ci pouvait néanmoins espérer  voir le  fruit de son travail émerger  soit par le biais de la publication à compte d’auteur, soit en prenant en charge par lui-même l’ensemble de la chaîne du livre en privilégiant l’auto-édition. Deux solutions  coûteuses et pas à la portée des bourses de tous, en regard d’une première alternative aux résultats aléatoires et d’une seconde impliquant une surcharge de labeur et jouissant traditionnellement d’une mauvaise réputation.

L’arrivée d’Internet et du numérique a marqué un véritable bouleversement dans le monde d’édition. Publier et faire connaitre son œuvre sous format électronique n’a jamais été aussi accessible, même si là aussi l’abondance peut nuire à la visibilité, bien que désormais chacun possède une chance de se faire remarquer. 

Le problème monétaire a également vu ses paradigmes changer avec l’apparition de nouveaux modèles économiques comme celui du crowdfunding qui a obtenu ses lettres de noblesse dans l’univers de la musique à travers des sites tels que MyMajorCompany ou Pledgemusic. Le concept est simple : faire financer un projet avec l’aide des internautes. Ceux-ci offrent une somme de leur choix et reçoivent en échange le résultat du travail (un CD par exemple)  ou des récompenses plus conséquentes en fonction de leur apport.

C’est sur ce principe que sont fondées les Éditions Méhari, avec quelques variantes toutefois. Tout d’abord, la maison sélectionne et propose à ses visiteurs des romans à soutenir financièrement. Ensuite, pour les aider à faire leur choix, des informations sur l’auteur, le pitch,  des données techniques et financières sont délivrées, ainsi que la potentielle rentabilité que les généreux mécènes pourraient en retirer. Car la particularité du système mis en place, c’est que le donateur non content de participer (et ainsi recevoir une copie physique dédicacée de l’ouvrage si la publication est validée), peut également espérer un retour sur investissement ! Ce dernier est calculé fonction des ventes effectuées au sein du réseau de librairies tissés par les créateurs ou lors d’événements littéraires tels que les Salons et les foires.   

À l’heure actuelle, quelques 8 projets attendent  la bonne volonté de « Méharistes » pour être concrétisés et ce, pour une mise de départ d’à peine 10€.

Qu’attendez-vous pour vous lancer ? L’aventure commence à cette adresse : http://editions-mehari.viabloga.com/

Thomas Passe-Mondes - T2: Hyksos

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Parfois, il arrive que le hasard nous pousse à ne plus remettre à demain nos envies d’aujourd’hui : c’est pourquoi lorsque celui-ci nous a mis nez à nez avec le deuxième tome papier de Thomas Passe-Mondes à la Bibliothèque des Riches-Claires, nous avons saisi à pleines mains cette invitation à replonger dans le monde d’Anaclasis.

Nous gardions en effet un souvenir assez enthousiaste de notre premier contact avec cet univers, en dehors du fait que sa découverte soit liée à notre première expérience de lecture en numérique. Car, Dardéa, malgré quelques défauts de jeunesse, s’était révélé plein de promesses : il nous tardait ainsi de vérifier si l’auteur (Éric Tasset) parviendrait à les concrétiser, maintenant que la nouveauté ne jouait plus en sa faveur.
Le pari semble réussi dès les premières pages qui nous esquissent les lubies du milliardaire Pierre Andrémi devant une journaliste et un caméraman ébahis. Le lecteur, qui s’attendait à retrouver des visages familiers, est confronté à un personnage mystérieux et dont les motivations suscitent la curiosité : l’accroche est parfaite et on ne peut qu’éprouver l’envie de poursuivre. D’autant qu’on retrouvera petit à petit au fil de ce second récit les ingrédients qui nous avaient fait aimer le premier : des détails contemporains, un constant va-et-vient entre réalité et imaginaire, une inventivité foisonnante ainsi que de nombreuses références, pour la plupart littéraires.

Ces dernières semblent d’ailleurs nettement mieux digérées que dans le précédent tome où l’intrigue avait peiné à se détacher de l’ombre d’Harry Potter. Moins transparentes, ces influences ne disparaissent pas tout à fait du texte : le personnage de Duinhaïn ainsi que son royaume d’Elwander ressemblent comme deux gouttes d’eau à Legolas et les terres de La Lorien du Seigneur des Anneaux. Éric Tasset est toutefois loin de rejeter ces filiations : il s’en amuse même et s’ingénie à les dévoiler à son public avec une sorte d’autodérision qui les rendent immédiatement plus appréciables.

Car ces ancrages ne doivent pas occulter la puissance des éléments fantastiques mis en scène dans Hyksos. Ce tome marque en effet le début de la recherche des noms d’Incrées par Thomas et ses amis. Une quête qui implique l’exploration de territoires plus vastes, au détriment de l’Animaville de Dardéa dont il ne sera que très peu question dans le texte. Un mal pour un bien puisque entre les Cors’airs de Coquillane, l’Architemple et le désert du Neck, les atmosphères particulières pullulent et contribuent à donner davantage de profondeur et de singularité au monde d’Anaclasis.

Ces pérégrinations seront aussi l’occasion de faire la connaissance d’une multitude de nouveaux protagonistes, certains éphémères, d’autres amenés à occuper un rôle plus capital : c’est le cas des terribles Effaceurs d’Ombre qui parasitent la vibration fossile, de l’étrange Pierre Andrémi ou de l’aéronaute Jan Bonnfamille. L’équipé de Thomas Passelande, que l’on retrouve avec plaisir, n’est pas en reste puisqu’outre Duinhaïn, elle accueille deux nouveaux membres : Palléas de Ruchéa  et Pierric qui se découvre des talents de prédicteur en contemplant les nuages.

Enfin, la trame, mélangeant habilement thèmes épiques et préoccupations adolescentes, est toujours soutenue par cette narration brève et efficace qui n’autorise aucun temps mort au sein du récit. Celle-ci prend d’ailleurs une dimension supplémentaire à travers les rêves de Pierric qui permettent à l’auteur de raconter par bribes le déroulement du Grand Fléau tel qu’il a été vécu par les passe-mondes Ki et le héros Léo Artéan. Une plongée dans le passé originale qui évite intelligemment les monologues historiques propres au genre fantastique et confère au livre un suspense véritable dont il manque parfois du fait de la rapidité de ses péripéties.

 Toutes ces caractéristiques font de ce deuxième opus de la série Thomas Passe-Mondes un ouvrage beaucoup plus mature que le premier et de surcroit plus agréable : toutes les petites anicroches de Dardéa ont été solutionnées avec brio et de nombreuses nouveautés font leur apparition pour le plus grand bonheur des lecteurs. Si bien que sur papier ou en numérique, on a hâte de connaitre la suite…

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