Un jour, j’ai compris que certaines assurances
N’étaient pas à vendre, même au prix les plus fous.
Et que des billets chiffrés de zéros doux
Ne pouvaient pas tout avoir, même par l’esclandre
Les financiers qui tiennent les cordons de la vie
Délivrent des saluts à coups d’indulgences
Mais ils n’ont aucune protection à offrir
Lorsque l’on demande, pour affronter le monde,
Un peu de prestance. Ils n’ont rien ces larrons,
Rien d’autre à donner qu’une bouteille à prendre
On m’a balancé la mienne. Elle était vide .
Jalousait les autres qui gambadaient emplies
Et moi qui ne savait vraiment plus quoi en faire
Dans une sombre colère, je l’ai jetée en mer
Une bouteille à la mer ! Mais personne pour la sauver
Les vagues l’ont ébréchée . Je me suis abimé
Flasque, je l’ai rejointe sur un lit d’écume
Pour qu’elle se remplisse. J’ai longtemps attendu
Moi qui pétillait d’envie de remonter le moment venu
Dans un sublime éclat , à la surface.
Cet instant arriva , s’écoula puis passa
On est arrivé sur terre, près d’un goulot
Bouchonné de toute part, histoire d’avoir chaud
Et j’étais sans assurance malgré cela
Paraissant orgueilleusement emplie à l’extérieur
Mais pourtant si fragile à l’intérieur
Petite bouteille qui contient ce que je suis
Sans cesse oscillante et jamais en l’équilibre
Elle pourrait se briser en morceaux
Si facilement. Il suffirait d’un mot.
Comme ce nom de baptême gravé sur ce bateau
Chercher à ce que le paraitre ne cache pas l’être
Pour que le rempli ne noie pas le vide
Une envie aussi solide qu’une ancre en eau
Et une bouteille prise et lancée en une action
Eclate sur la proue en signe d’onction
Des gouttes dorées qui pleuvent sans pareille
Un adoubement de Don pour affronter le monde
Ne pas être ou être , la réponse est la seconde
Est-ce que tout ça, ne vaudrait pas une bouteille ?
Il y a 10 mois
1 commentaires:
Du pur de pur,....du brut de brut, comme ta bouteille. Merci pour ce petit moment de bonheur
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