Le souvenir, les mots et le sourire.

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« Mais si le sentiment qu’elle éveilla en moi ne fut pas ce que appelle de l’amour, j’avoue qu’il s’en rapprochait un peu. Je désirais qu’elle fut heureuse […] même si je n’avais pas la moindre idée qu’elle pût me choisir pour l’objet de son amour. Mais quand j’entendais ouvrir la porte, le cœur me battait, dans l’espérance de voir paraître Zanze ; si ce n’était pas elle, je n’étais pas content ; et si c’était elle , mon cœur battait plus fort et s’ouvrait à la joie. »
(Silvio Pellico, Mes Prisons)


Aujourd’hui, alors que le dehors brûlait de
Milles feux, il s’en était éloigné de ces
Grands torrents de clarté, de peur de s’y noyer
Et si ses rideaux occultaient certes le monde
Cela ne l’empêchait pourtant pas de puiser
Une fluorescence diffuse à l’excès
C’était la trace agonisante d’un sourire


Une courbure esquissée de deux infinis
Comme un tremplin pour concrétiser une envie
Mais que faire lorsqu’on l’empêche de dire ?
Quand des liens l’enserrent de couardise
Et qu’il ne reste que les mots d’un souvenir ?


Ces derniers sont une drogue aux lettres attachées
Synthèse de graphèmes, de secrets « je t’aime »,
Artifice pour rêver une destinée
Un shot pour l’éther puis amerrir dans l’amer
Ce sont des joies qui ne doivent pas mourir


Doit-il se satisfaire de ces sensations
Destructrices ? De ces fondations factices
Qui lui permettent d’envisager l’impossible
Le temps de longues secondes d’inattention
Pour s’évader et attendre le prochain rire.


Et lorsqu’il écoute son cœur qui fonctionne
Comme une batterie qui ne s’arrêtera pas
Ce rythme dont il n’a pas fait le choix
Cette frappe mollassonne qui le fait vivre
Il voudrait la dynamiser, la rendre ivre.


Qu’elle s’emballe à l’idée de ces termes et de ses éclairs
Et que ces battements de cœur sur caisse claire
Soient des claquements de coups de feu persuasifs
Et que les roulements incitent à partir au plus vite
Des obstacles insurmontables sont à franchir !


Que le chant des cymbales lui hurlent le courage
Et la mélopée rauque des fûts une telle rage
C’est un combat pour plus de luminosité
Afin de dévoiler ce qui a été caché
Pour multiplier par milliers mots et sourires.


L’objectif louable faisait frémir la route
Mais le temps passait et allongeait sa course
L’éclat de ses désirs semblait diminuer
Sa volonté s’amoindrir face à l’obscurité
Devant le but, il ne put que défaillir !


Et le rythme avait repris sa monotonie
Et lui, tout autour de sa misérable vie
Ne voyait que d’épais murs dressés en silence
Qui portaient plus haut que toutes ses espérances
La peur est une barrière qu’on ne peut franchir


Estompée la magie des actes du héros
Rejetés les superbes rêves d’autre chose
Dehors, incendie et les campagnes souffrent
Ici, mots, souvenirs lentement s’étouffent
Et la fantaisie lumineuse n’eut qu’à partir


Voici un homme gorgé de l’aura du soleil
Qui, pour vivre, n’avait besoin que d’une lumière
L’halo irisé d’une personne chère
Et dont il aurait pu dire qu’elle était belle
Et avec qui il aurait partagé un sourire.
 
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