Why smiling?

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Copyright Arcady Picardi (2009)




Le temps est passé si vite... A peine, j'ai eu le temps de profiter d'être libéré de mes récentes
entraves que d'autres chaînes ont surgi pour me ralentir dans ma progression.

Je profite de quelques minutes que j'ai réussi à me dégager avant le début des hostilités pour au final tirer un premier bilan de cette deuxième année passée à l'Université.Non pas d'un point de vue purement scolaire car de ce côté-là, qu'affirmer de plus qu'elle a consacré définitivement mon côté littéraire? Ce n'est pas demain la veille que j'arriverai à trouver un quelconque intérêt à la grammaire même si je dois reconnaître que le professeur avait le don de rendre la matière un tant soi peu attractive.

Bizarrement, ce type m'a inspiré à plusieurs reprises et a été à la base de quelques détournements parodiques comme je les affectionne tant. Sans pour autant m'en moquer ou alors de manière à ce que cela reste de bonne guerre. Une sorte de petite revanche amicale sur ses petits remarques ironiques sur ma tête endormie du matin. Je crois que je peux même avouer qu'il me fascine un peu. En quoi?

C'est un des seuls professeurs que j'ai senti passionné par sa matière ou même par l'enseignement en général. J'entends par là qu'il représente à mes yeux une conception moderne de la pédagogie qui aurait grand besoin d'être introduite dans ce système scolaire dit "de l'échec" dans laquelle on nous prédestine souvent, nous pauvres chasseurs de mammouths c-à-d un subtil mélange de ludique (adoption systématique du second degré, recours à une ironie drôle , utilisation d'exemples ou d'évènements qui marquent durablement) mais également de respect : on peut rire, blaguer tout en gardant à l'esprit que la cloison étanche qui sépare l'élève du professeur subsiste toujours et qu'il ne faut en aucun cas tenter de passer outre. Les risques pris et les périls qui s'ensuivraient s'avèreraient trop grands. Quoiqu'il en soit, j'avoue que je me vois bien dispenser mon savoir dans une optique similaire. Seulement est-ce que ce sera possible de le faire sans tomber dans la caricature? Rien n'est moins sûr. Se créer une posture pour y arriver? Possible. Les salles de classe comme la vie en général se révèlent être souvent de grandes scènes où les acteurs jouent et écrivent leur rôle simultanément sans se préoccuper de ce qu'il adviendra.

Mais ce qui me frappe surtout au regard de cette année écoulée, c'est ce sentiment d'avoir progressé qui m'envahit régulièrement. Ce n'est pas que je vire au nynégocentrisme, non. Mais je trouve simplement qu'il y a eu de grands changements entre ce que l'auteur de ces lignes est maintenant et ce qu'il était il y a un an à la même époque.

Déjà, je me suis sociabilisé. Beaucoup même. J'ai découvert de nouvelles têtes, fait la connaissance de nouvelles attitudes, de nouveaux caractères. J'ai appris à mieux connaître des gens qui l'an passé m'étaient presque inconnus. En plus de ça, ce qui me semble formidable , c'est que je me sens parfaitement intégré dans le groupe des étudiants dans lequel j'évolue. Je peux même être plus catégorique en disant que d'une certaine manière, je fais désormais partie des meubles. Même si mes camarades de classe ne me connaissent pas spécialement et réciproquement, on se salue quand même spontanément et on prend des nouvelles de l'un ou de l'autre. C'est comme appartenir à une grande famille où chacun est sur un pied d'égalité malgré l'instabilité de la situation.
Ce qui me fait chaud au coeur, c'est que j'arrive désormais à exister au sein d'une communauté, d'un groupe. Principalement, cette chose à laquelle j'aspirais ardemment mais que je n'étais jamais parvenu à obtenir quelques années auparavant à un moment où j'en ressentais cruellement le besoin. Je ne me sens plus effacé et diaphane mais vivant et utile. Oh, bien sûr je me doute bien que je ne suscite pas l'approbation universelle. Mais qu'importe, même des baisers de Judas me feraient plaisir. Parce que même quand quelqu'un vous déteste , il pense à vous. Pas en termes très positifs certes mais au fond vous existez quand même. La manière et le propos n'ont au final que peu d'importance.

Cette année a eu des hauts et des bas qu'il serait vain et trop long de vouloir développer en détails. Mais ce que j'en retiens c'est qu'elle m'a permis de consolider durablement des amitiés déjà construites pendant la première bachelier. On pourrait rire sur le fait que ce sont toutes des filles , on pourrait ironiser et se moquer parce qu'elles ne se comptent que sur les doigts d'une main. Mais - et je reprends là le principe d'économie, cher à tous mes amis les grammairiens- ce n'est pas la quantité qui compte mais la qualité. Et ces phalanges-là symbolisent assurément le top du top. Elles ont été toujours là pour me rassurer, me soutenir, m'aider les fois où cela n'allait pas trop bien, elles se sont resserrées pour m'empêcher de plonger dans l'abîme. Plusieurs fois. Et je les en remercie. C'est vrai que pour une fois - pour la première fois!- j'ai pu leur rendre plusieurs fois la pareille. En étant probablement moins efficace, la consolation n'étant toujours pas une corde très importante à mon arc et qui a conservé cette fâcheuse tendance à aller mettre ses gros sabots là où il n'aurait peut-être pas fallu. Mais du reste, consoler, ça s'apprend. Et ça ne fait qu'une chose à ajouter sur la looongue liste des choses que je dois encore apprendre : ma vie s'annonce très remplie....

Et ma logorrhée s'enfonce dans les méandres de l'incompréhensible alors pour éviter de rebuter, je vais stopper.

A la prochaine!
 
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